[Théâtre] Une nuit avec Nietzsche

Surprenants, fous, parfois drôles et souvent démentiels, les personnages de Nietzsche, Wagner et autres cruautés nous font vivre, le temps d'une représentation, une fabuleuse rêverie que Friedrich Nietzsche aurait très bien pu penser lui-même en cette nuit du 24 au 25 Août 1900 durant laquelle il mourut.
Le jeu est juste, précis et osé. L'esprit du philosophe jouant avec la temporalité, réunissant en lui les personnages ayant influencé, détourné ou sauvé son oeuvre, rend la mise en scène particulièrement vive et originale, ce qui contraste presque de manière indécente avec le corps agonisant du philosophe.


Comme pour rappeler ou magnifier la vivacité de son esprit.

A aucun moment cependant l'ambition de cette pièce n'est de condenser ni l'oeuvre de cet illustre philosophe ni même sa pensée. Simplement, découvrir au sein même de son esprit les relations tumultueuses qu'il entretenait aussi bien avec son ami Wagner que sa muse Lou Salomé, ou encore, et toujours avec pour berceau son esprit, comment il aurait réagi à la trahison de sa soeur, au détournement de son oeuvre, au règne du nazisme, dont il avait si bien su, malheureusement, deviner les futurs ravages.

Une pièce riche en émotions qui ne s'adresse nullement qu'aux philosophes avertis, mais bien plus simplement à tous les esprits curieux.

Nietzsche, Wagner et autres cruautés, une pièce de Gilles Tourman mise en scène par Marc Lesage. Du 2 mai au 22 juin 2008, au XXe Théâtre.

Cindy Vasseur