lundi 5 mai 2008

[Tribune] Mai 1968, 40 ans


De part et d’autre du Rideau de Fer, la jeunesse bouillonne devant une société figée et encore trop violente. Les images de la guerre du Viêt Nam, sordides, et pourtant peu révélatrices. Quotidiennement, trop d’interdits, trop de tabous. En France surtout, les étudiants et les ouvriers occupent les rues et ruelles. De nouvelles demandes, de nouvelles envies et un réel désir de changement. Durant quelques semaines, les drapeaux flottent, les slogans sont scandés, la parole libérée. Les barricades s’élèvent faisant tomber les barrières du silence. On dialogue intensément entre jeunes et moins jeunes, connus et inconnus, hommes et femmes.

« Cours camarade, le vieux monde est derrière toi ! » Ils ont couru après leurs idéaux, dans leurs jeans usés et leurs bonnes vieilles Docs. Et dans ce vieux monde là, on les aurait bien suivi…

Morane Saulnier

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Ca me fait penser que je viens de lire quelques articles sur 68.
Un de Robert Palmer : s'il n'y a pas eut aux Etats-Unis de manifestations étudiantes aussi importantes qu'en France, c'est à cause des Universités. Elles étaient privées. Au contraire, en France, elles étaient public,représentaient l'Etat, beaucoup plus mobilisateur que l'Université de Columbia.

Ensuite le pourquoi du nombre de victimes aux EU et pas en France : les policiers parisiens sont les plus expérimentés.Paris est la ville qui a connue le plus de révolutions/grandes manifestations/../ depuis celle de 1789.

Enfinvoilou.

Anonyme a dit…

Je pense aussi que les étudiants français ont une culture différente de celle des jeunes américains, notamment au travers de notre histoire. Je vois mal les étudiants américains faire des manifestations comme celles qu'il y a eu en France pour (contre plutôt) un contrat de travail (CPE par exemple)

Unknown a dit…

En lisant, j'ai eu l'impression de lire l'actualité, plutôt que mai 68.
Dingue.. 40 ans après!

Anonyme a dit…

On ne peut pas dire que les manifestations étudiantes aux Etats-Unis aient été dérisoires. Malgré un manque certain de cohésion entre les différents acteurs de la révolution des droits en Amérique(étudiants, ouvriers, communautés noire et hispaniques, femmes, homosexuels), il ne faut pas oublier que les Etats-Unis étaient en guerre, donc que tout trouble de l'ordre public était réprimé de façon extrèmement violente, ce qui n'a pourtant pas dissuadé certains d'occuper Columbia ou Berkeley. Il est remarquable que les directeurs de Berkeley par exemple aient fait arrêter TOUS les étudiants qui occupaient le site en 1964, et que plus de 800 personnes se soient retrouvées au poste de police de la ville. De plus chaque semaine entre 1964 et 1968, un nouveau groupe de "radicaux" faisait la une des journaux parce qu'ils avaient protesté d'une manière ou d'une autre contre la guerre, la mobilisation de plus en plus importante de jeunes hommes issus des working class pour aller au combat, le parti démocrate, les droits civiques. La révolution étudiante aux EU a certes été moins organisée et fédératrice qu'en France, mais elle a été tout aussi violente et radicale.